Je venais d’avoir 19 ans. C’été en été, à mon retour de vacances.
Je t’avais déjà repéré lors de certaines sorties avant ce jour. La 1ère fois, c’était un an plus tôt. Nous étions sortis au même endroit, et nos regards s’étaient croisés. Je n’arrivais plus à te quitter des yeux, mais les amis avec qui j’étais ce soir la avaient voulu partir… Moi, je n’avais pas envie de bouger, mais je n’avais pas eu le choix.
Quelque mois plus tard, je t’avais de nouveau croisé. Dans un bal, en hiver. Mais tu étais accompagné d’une charmante demoiselle. Pourtant, tu m’avais encore longuement regardé…Je sentais que quelque chose passait entre nous, il y avait un feeling, un je ne sais quoi qui faisait que à chaque fois que je te voyais, je pensais a toi encore pendant plusieurs jours, voir semaines ensuite. Ton image m’obsédée, me suivait partout où j’allais et je te cherchais dans toutes mes sorties… Je ne connaissais ni ton prénom, ni même qui tu étais, où tu habitais mais tu me hantais…
Et puis ce fameux soir, un 18 août, il me semble, c’était un dimanche… (mais c’était il y a 15 ans, alors ma mémoire peut me faire défaut…), j’étais allé sur une fête foraine avec ma cousine, Karine,qui était aussi ma meilleure amie. Nous étions inséparable à cette époque. Toutes nos sorties, nous les faisions ensemble. Nous n’avions pas de secrets l’une pour l’autre. Une fois sur place, elle me dit que la semaine d’avant (j’étais encore en vacances, ce qui explique que nous n’étions pas ensemble), elle était sortie avec un militaire…et elle ajoute « tu sais, c’est le meilleur ami du mec que tu as repéré depuis 1 an!!!! Et je lui ai donné rendez-vous ce soir… »
J’étais super heureuse…Mon cœur s’emballait, je ne me contrôlais plus. Je commençais à avoir des frissons, et ne plus savoir quoi faire. Je devenais impatiente que le copain de ma cousine arrive….
Nous étions accoudé sur la rambarde des auto-tamponneuses et elle me donna un coup de coude pour me montrer quelqu’un. C’était toi !!! Comme tu étais beau ! Les cheveux très courts, bien habillé et une paire de béquilles dans les mains. J’ai su un peu plus tard que tu t’étais foulé la cheville en jouant au foot ce même jour. Tu passais devant moi sans me voir. Il n’y avait pas beaucoup de personnes présentes sur cette place ce soir là… alors rapidement, nous quittions « notre poste », et allions danser. La musique était entraînante et nous aimions danser toutes les deux, en « rock », alors, comme si de rien n’était, nous dégagions notre joie de vivre et notre jeunesse sur cette piste fortuite de danse.
Je te surveillais cependant du coin de l’œil…
Tu étais juste a côté. Mon cœur battait très fort dans ma poitrine, il s’emballait. Pourtant, rien ne s’était passé. Tu ne m’avais même pas vu…. Mais qu’est ce que je craquais pour toi….je pense même que je peux avec du recul appeler ça un coup de foudre, une foudre qui m’avait touchée depuis longtemps, depuis un an…
Je portais un jean vert, un bustier noir, et par-dessus, j’avais mis ma petite veste en cuir noire courte, assez près du corps avec des franges sur le dos et les bras. Chacune d’entres elle s’activaient dans une danse anarchique à chacun de mes mouvements. Elles suivaient notre danse … quant tout a coup, alors que j’étais partie dans mon monde musical, je ressentis que les franges ne me suivaient plus, elles ne pouvaient plus bouger au rythme de la mélodie, une a une, elles étaient retenues…. C’était toi, tu étais derrière moi, et tu t’amusais avec mon cuir… Je me retournais et lâchais un laconique « bonjour ! »… mes joues s’empourpraient… Et je n’osais rien ajouter… J’étais très timide… je tremblais de tout mon corps…j’étais si heureuse que tu sois enfin là, aussi près de moi, je n’y croyais pas… et ce que j’attendais depuis près de 12 mois était en train de se produire… Les slows vinrent a mon secours car je ne savais plus comment me comporter, j’avais perdu tous mes moyens. Tu te plaçais devant moi, et m’enlaçait en guise d’invitation à danser, que bien sur, je ne refusais pas. Tu sentais bon, un parfum léger mais qui mettait ton parfum naturel en valeur. Je ne me souviens plus de la chanson de notre première danse, je ne sais même plus su je l’ai entendu… j’étais sur un petit nuage. Tes doigts caressaient ma nuque, et jouaient avec mes longs cheveux bruns. L’autre main était posée sur mes hanches, et j’avais posée ma tête su ton épaule… nous n’avions encore échangé aucun mot… Mais quelque chose se passait, je sentais mon cœur grandir déjà pour toi… J’étais aux anges… a la fin de la série de slows, j’entendais enfin ta voix pour la 1ère fois, elle était grave et sensuelle… je fondais… Je n’ai jamais été aussi heureuse que ce soir là (sauf pour la naissance de mes 2 enfants mais ce qui n’a rien a voir). Tu me proposais d’aller faire un petit tour, loin de tout le brouhaha de la place. Je voyais que Karine était aussi en charmante compagnie, je n’hésitais donc pas à la laisser… Nous sommes allés nous promener dans une prairie voisine. Puis, nous nous sommes assis dans l’herbe déjà pleine de rosée du soir tombé. Et tout en me câlinant, en me faisant des papouilles très sages, nous discutâmes ainsi pendant 2 longues heures. Il me fallait rentrer, je ne savais pas si Karine me cherchait. Les portables n’existaient pas encore à ce moment là… Puis, comme elle était encore occupée, nous sommes allés devant ma voiture, et tu as recommencé à me caresser partout, en m’allongeant sur le capot… Je sentais le désir monter en moi… mais j’étais toujours sage les 1ères fois, je ne voulais pas que tu penses que j’étais une fille facile… Nous nous sommes alors quittés ce soir là, sur une sensation d’envie, de plaisir, de désir… Déjà, je savais que je t’aimais…
Plusieurs jours plus tard, de nouveau, nous nous sommes retrouvés, encore longuement, nous avons parlés, encore longuement tu m’as papouillée… mais toujours très sages, nous attendions le bon moment… mon amour pour toi grandissait de jour en jour… Il ne se passait pas un jour sans que nous ne nous téléphonions, ou nous écrivions… tu étais militaire a cette période, et malheureusement, une manœuvre de 10 jours nous a séparés… que le temps me semblait long… Moins de nouvelles, pas de possibilités de téléphoner… Juste quelques lettres échangées… Je ne savais même pas si tu recevais les miennes … Tous les soirs j’espérais que tu pourrais me téléphoner, et tous les soirs, je me couchais triste de ne pas avoir entendu ta voix. Un soir, je décidais d’aller voir des amis pour me changer les idées… Et c’est justement ce soir là que tu as appelé… plusieurs fois tu as recommencé… et quand je suis rentrée, maman m’a dit que tu avais appelé… J’ai attendu jusque tard dans la nuit… mais nous nous étions loupés… Les retrouvailles n’en ont étés que plus fortes… mon dieu ce que je pouvais t’aimer… J’avais l’impression que tu m’aimais autant que je pouvais t’aimer, j’aurai tout donné pour toi…
Te souviens tu de cette lettre qu’un soir, alors que tu étais de garde, et moi de mariage tu m’as envoyée… j’ai presque pleuré en la lisant, je me souviens encore de l’émotion que j’ai pu ressentir ce jour là :
« Ma tendre,
Ce soir encore, je me retrouve seule, alone, so alone... J'en suis très énervé et bien plus encore. Ça ne peut pas aller, ça ne peut que m'irriter. Enfin, tout ça n'est pas la fin du monde, surtout quand on pense qu'en dehors de ces quatre murs qui forment ma prison, il y a une magnifique jeune fille, toujours souriante, qui pense à moi, très fort (je l’espère).
Je meurs d'envie d'être auprès de toi, de me goinfrer tel un glouton, de tes baisers, de tes caresses, de toute cette vie qui est en toi. J'ai l'impression de toucher pour la première fois au bonheur, à la plénitude (ouille, que m'arrive t'il en cet fin d'été... Le retour de l'âge ou bien la renaissance ...) J’ai hâte de te voir. Je n'ose même plus regarder l'heure de peur de voir le temps s'arrêter. Attendre, c'est vivre au ralenti, c'est la mort du petit cheval. (On dit aussi que tout vient a temps à qui sait attendre)
Il y a une heure de ça, tout était calme. J'en ai profité pour m'isoler et observer au grand air les étoiles. Je cherchais désespérément la grande ours, la petite ours ainsi que la voix lactée, mais Reims est tellement illuminée que les étoiles semblent sans teint, sans éclats, éteintes, fatiguées de briller. Je me suis mis à rêvasser sur ce quart de lune qui me narguait de son sourire. Je me suis dit que peut -être la bas, loin, très loin, il existait une vie meilleure, une vie sans haine, sans violence, sans peur du lendemain...une vie saine et remplie de bonheur. Petit à petit, mes yeux se sont fermés, tout doucement, pour que je puisse garder au plus profond de moi, jusqu'à la fin des temps; cette dernière étoile qui étincelait dans l'immensité des cieux... Tu es cette étoile... mon étoile...
...il est 14h00, je viens de dormir 2 petites heures qui malgré tout m'ont fait énormément de bien. Je n'ai pensé qu'à une unique personne: Toi, only You. Vivement ce soir, vivement la fin de ce service militaire.
J'essaye de tenir le coup, mais malgré la lutte acharnée que je mène contre la fatigue, je ne sais pas qui de nous 2 aura le dernier mot. Depuis quelques jours, une idée me trotte dans la tête. Cette idée est la suivante: "et si je prenais quelques jours de vacances" Pour tous les deux, ce serait merveilleux. Le rêve!!! Il faut que je le fasse, sinon, je vais perdre la face.
Je ferme les yeux pour ne plus voir que le doux visage de ma bien-aimée.
Je t'adore... »
NON!!! Je n'ai pas envie de poser le stylo et de te quitter... Si je m'endors, ce sera comme dans cette citation: " Moi qui ne suis pas ressent de tes propriétés câlines, je veux être l'enfant qui dort sur ta poitrine..."
Tu me manques.....
Je les ai toutes gardées, tes lettres, toutes aussi belles les unes que les autres…elles me faisaient toutes fondre, comme toi…
Un soir, nous étions tous les 2, je t’avais rejoint à Reims. Ça faisait maintenant plusieurs mois que nous étions ensemble. Après être allés au restaurant, j’ai décidé de t’emmener dans ma chambre d’étudiante, afin que nous puissions continuer tranquillement la soirée, et prolonger le temps que je pouvais passer avec toi… Ce qui devait arriver, arriva… Tu étais tendre, doux, câlin… Tu prenais ton temps, tu me câlinais, nous nous sommes caressés pendant de longues heures, prenant soin l’un de l’autres, et faisant attention a ce que l’autre aimait… Je me souviens très bien que tu adorais que je te mordille le lobe de l’oreille, que je le suce, joue avec… Par contre, je ne devais pas toucher à tes mamelons… Quand tu te fondais en moi, j’explosais, nous étions en union parfaite des 2 corps… Et après t’être retiré, nous sommes restés ainsi encore pendant quelques heures… Je ne voyais pas le temps passer… Puis il fallu bien penser a rentrer. Je te ramenais à la caserne, il devait être 7h00 du matin…
Le lendemain, j’ai attendu ton coup de fil… Mais en vain… puis les jours passaient, et je n’avais plus de tes nouvelles… de nombreuses fois, j’ai essayé de t’appeler, mais tu n’étais jamais joignable… Le temps passait… Je me désespérais…Je ne comprenais pas… Pourquoi ce silence si soudain ??? Qu’avais je fait, ou pas fait pour mériter cette « punition »… Je ne l’ai jamais su… Une fois, j’ai revu ton ami, celui qui était sorti avec Karine, j’ai voulu parler avec lui, je sentais qu’il savait qqchse, mais il ne voulu rien me dire… il me dit juste rapidement que c’était aller trop vite pour toi, que tu avais souffert, et que tu ne voulais plus souffrir… je ne sais pas de quoi il parlait, mais si il y avait eu un problème, j’aurai tant aimé que tu en parles avec moi… Peut-être que ton ami ne m’a rien dit pour ne pas me blesser…Peut-être tout simplement que mon amour était a sens unique… je ne sais pas, et je n’ai jamais su…Je n’ai d’ailleurs toujours pas compris… Et cette incertitude, ce doute m’a rongé pendant longtemps… Tu m’aurais tout simplement dit que tu ne voulait plus être avec moi,que tu ne m’aimais pas, j’aurai été très triste, malheureuse, mais c’était tout, il fallait que je me fasse une raison, et j’aurai pu faire le deuil de notre relation, mais là, je n’ai pas pu, je ne l’ai jamais vraiment fait…
3 mois plus tard, tu es repassé me voir, tu as tout de suite cherché a m’embrasser, je me suis reculée… je t’ai dit que je voulais savoir pourquoi tu étais resté prostré dans un tel silence. Pourtant j’avais tellement envie de te sauter dans les bras, de te serrer contre moi, de sentir de nouveau ton parfum, la chaleur de tes lèvres sur ma bouche, reprendre là où nous en étions restés… Mais je ne voulais pas non plus souffrir a nouveau. Tu m’as dit qu’il n’y avait rien à dire,rien a comprendre, tu t’es penché vers moi, j’ai esquivé de nouveau ton baiser, tu t’es retourné et tu es parti… c’est la dernière fois que je t’ai vu… Tu n’as jamais eu le courage de me dire pourquoi…
Peut-être que tout simplement, tu ne m’aimais pas
ooohhhh, pourtant ce que j’ai pu t’aimer !!! J’aimerai maintenant savoir ce que tu es devenu, où tu en es… je sais que tu n’avais pas eu une enfance facile, que tu avais eu du mal à te construire dans ta vie d’adulte, il y avait du ménage à faire dans ta tête… mais j’aurais peut être pu t’aider…
Quant à moi, j’ai eu de la chance ensuite, J’ai fini mes études, j’ai maintenant un métier que j’aime, une belle famille, avec de magnifiques enfants qui me comblent de joie chaque jours qui passent, une belle maison…. J’ai réussi un an et demi plus tard à reconstruire quelque chose avec un autre homme qui est maintenant mon mari… Mais je ne t’ai jamais oublié… Longtemps, je me suis dit que si je te recroisai, je ne savais pas comment je réagirai, le temps est passé, les douleurs se sont depuis longtemps maintenant apaisées… Mais j’aurai tellement aimé savoir et comprendre pourquoi … que même encore maintenant, je me pose des questions… Un livre s’intitule les femmes viennent de vénus, les hommes de mars… je pense que c’est vrai…
http://www.orange.fr/bin/frame.cgi?u=http%3A//anxa.psychologie.orange.fr/mag/personnalite55-1.aspvoici un article qui résume un peu ce que les femmes et les hommes peuvent ressentir... la différence entre le réél et l'imaginaire... comment se créer une histoire d'amour ... m'ai je fait un film... en tout cas, je pense avoir idéalisé cette aventure.
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